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Les sites Web génèrent autant de CO2 que plus de 1.000 tours du monde

Razorfish et le collectif GreenIT se sont penchés pour la première fois sur la pollution des 90 sites Internet les plus représentatifs de l'économie française, ainsi que sur leur consommation d'eau.

Le numérique est responsable aujourd'hui de 2 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France mais sa part pourrait atteindre 7 % en 2040, selon le Sénat.
Le numérique est responsable aujourd'hui de 2 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France mais sa part pourrait atteindre 7 % en 2040, selon le Sénat. (Shutterstock)

Par Raphaël Balenieri

Publié le 22 sept. 2022 à 17:13Mis à jour le 22 sept. 2022 à 17:23

Les pages Web, comme celles des Echos.fr, génèrent du CO2 et consomment de l'eau. Mais combien exactement ? C'est ce qu'ont voulu savoir Razorfish France - l'agence numérique de Publicis - et le collectif GreenIT, en se penchant sur les 90 sites Internet les plus représentatifs de l'économie française, dont ceux du CAC 40, des grands sites marchands, des médias et des services publics. Pour cela, les deux partenaires ont mis en place le premier baromètre mesurant cet impact. Leurs conclusions, publiées jeudi, sont sans appel.

Chaque année, les sites Web en France rejettent ainsi 8 millions de kilos d'équivalent CO2 soit autant que 1.140 tours du monde (de 45 millions de kilomètres parcourus). Ces sites absorbent aussi 119 millions de litres d'eau, soit la consommation moyenne d'un Français pendant… 2.244 années. « Il était nécessaire […] de créer un électrochoc en provoquant la comparaison, pour que chaque entreprise puisse se mesurer aux normes du marché », explique Charlotte Dollot, directrice générale de Razorfish France.

L'écoconception des sites Web (en fonction par exemple du nombre de kilo-octets générés, ou du nombre d'allers-retours avec les serveurs) a aussi été passée au crible. Résultat : les 90 sites étudiés ont en moyenne un score de 29 sur 100 - ce qui correspond à une note E (sur une échelle de A à G). Mais il y a des disparités. Globalement, les sites Web des services publics font mieux (37 sur 100) que la moyenne et que les entreprises du CAC 40 (34 sur 100).

7 % des émissions de GES en 2040

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Dans tous les cas, l'étude vient combler un trou sur le sujet. Certes, l'impact du numérique sur l'environnement commence à être relativement bien documenté. Selon un rapport récent du Sénat, le numérique est responsable aujourd'hui de 2 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France et potentiellement 7 % en 2040 si rien n'est fait (soit plus que l'aérien à 5 % aujourd'hui). Mais ces études se concentrent surtout sur les équipements comme les smartphones (79 % de l'empreinte du numérique, selon la dernière étude Arcep-Ademe), les data centers (16 %) et les réseaux télécoms (5 %).

Or les deux sujets sont liés. « Si l'on veut garder nos équipements plus longtemps, il faut que les sites Web soient plus légers, explique Frédéric Bordage, fondateur de GreenIT. Ce qui déclenche l'obsolescence, c'est la gourmandise des pages Web. » Problème : une page Web pèse aujourd'hui 155 fois plus qu'il y a dix ans.

Equation complexe

Pour réduire la facture, GreenIT et Razorfish préconisent des gestes simples, à la maison comme dans les entreprises : réduire le poids des images envoyées en pièce jointe, optimiser le code JavaScript, simplifier le parcours utilisateur (UX) mais aussi modifier la culture dans les entreprises, en formant les salariés. La CPME, qui représente les PME françaises, vient d'ailleurs de s'emparer du sujet et de publier une série de recommandations.

« 75 % de la consommation énergétique du matériel informatique a lieu en période d'inactivité, rappelle Alain Assouline, président de la commission numérique à la CPME. Quand on met un écran de PC en veille, on n'économise pas d'énergie. » S'agissant des PME tricolores, l'équation est complexe : elles doivent se numériser pour rattraper leur retard face à leurs homologues en Europe, tout en réduisant la facture.

Raphaël Balenieri

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