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20.000 dollars par mois, télétravail et vacances à la carte: les offres d’emploi séduisantes du dark web

Les offres d’emploi pour rejoindre les métiers du dark web se multiplient depuis plusieurs mois. Mais les nombreux avantages de ces offres ne doivent pas faire oublier les risques encourus par ces activités illégales.

Il n’y a pas que les secteurs de la restauration, des transports ou du médical qui recrutent. Les métiers du dark web sont également à la recherche de main d’oeuvre, et pour des emplois très variés. Développeurs, testeurs ou pirates: plus de 200.000 offres d’emploi publiées entre janvier 2020 et juin 2022 ont été analysées par le site spécialisé Kaspersky pour comprendre à quoi ressemblait le marché du travail sur le dark web.

Chaque semestre, 15.000 à 20.000 nouvelles offres d’emploi sont ainsi publiées sur ce marché obscure. Un pic a d’ailleurs été enregistré en mars 2020, lors du premier confinement avec la pandémie de COVID-19, certains travailleurs étant à la recherche de revenus complémentaires.

Salaire jusqu’à 20.000 dollars par mois

Parmi les corps de métiers les plus recherchés, on retrouve en tête les développeurs. 61% des offres d’emploi analysées proposaient un travail de ce type. Les spécialistes des cyberattaques ou les designers sont également très recherchés.

Les différents types d'emplois proposés sur le dark web
Les différents types d'emplois proposés sur le dark web © Kaspersky

Côté salaire, les chiffres sont assez variables. Pour un pirate, le salaire médian mensuel est d’environ 2500 dollars. Les développeurs sont eux payés en moyenne 2000 dollars. Les métiers de la rétro-ingénierie (qui consiste à étudier un système pour en comprendre son fonctionnement interne) sont ceux qui rapportent le plus par mois en moyenne, avec un salaire de 4000 dollars. Mais certaines offres peuvent parfois être encore plus alléchantes. Une offre d’emploi pour être codeur proposait par exemple 20.000 dollars par mois.

Conditions de travail flexibles

Outre le salaire, les conditions de travail des travailleurs du dark web sont également très souples. 45% des offres d’emploi analysées proposaient aux potentiels employés d’être en télétravail à 100%. 34% offraient un travail à temps plein et 33% un emploi du temps flexible. La plupart des entreprises du dark web laissent également le choix à leurs employés de prendre autant de jours de congés que souhaités, la plupart étant en effet en freelance.

Les entretiens d’embauche ressemblent aussi trait pour trait aux entretiens dans le monde du travail classique. Une série de tests à faire peut être demandée pour évaluer les compétences du candidat, en plus du CV et du portfolio généralement envoyés. Seule petite différence: une période d’essai peut parfois être rémunérée en bitcoin.

Des risques importants

Kaspersky précise toutefois à juste titre que ces offres d’emploi mènent à des activités illégales ou semi-illégales. Et le nombre d’offres d’emploi destinées à des développeurs ou des pirates peut surtout suggérer que le nombre de cyberattaques risque d’augmenter à l’avenir.

"Il est important de noter que les risques associés au travail sur le dark web l’emportent toujours sur les avantages. L’absence d’un contrat de travail légalement exécuté dégage les employeurs de toute responsabilité. Un travailleur pourrait ne pas être payé ou être impliqué dans un stratagème frauduleux", indique le site spécialisé.

Et les risques associés peuvent être lourds de conséquences, avec des poursuites judiciaires pouvant mener à des peines de prison. A noter qu’aller sur le dark web n’est pas préjudiciable. Mais à partir du moment où des commerces ou actions illicites sont effectués, le code pénal peut s’appliquer à de nombreuses situations.

Julie Ragot