Travail : les Français sont-ils devenus flemmards ?

Il y a 30 ans 60% des Français disaient que le travail était quelque chose de très important. Ils ne sont plus que 24% - Virojt Changyencham
Il y a 30 ans 60% des Français disaient que le travail était quelque chose de très important. Ils ne sont plus que 24% - Virojt Changyencham
Il y a 30 ans 60% des Français disaient que le travail était quelque chose de très important. Ils ne sont plus que 24% - Virojt Changyencham
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Une note de la Fondation Jean Jaurès et de l'IFOP avance que les Français sont atteints d'une "épidémie de flemme" et surtout que la valeur travail n'a plus du tout l'importance qu'elle avait en 1990.

C’est une note de la Fondation Jean Jaurès et de l’institut de sondage Ifop, sous la plume de Jérôme Fourquet et Jérémie Peltier.

Son titre est tout ce qu’il y a de plus sérieux : "Grosse fatigue et épidémie de flemme, quand une partie des Français ont mis les pouces".

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Quelle est la thèse ? On sait que la crise sanitaire a fatigué durablement les (ou des) Français : 45% d’entre nous ont moins envie de sortir de chez eu qu’auparavant.

On sait aussi que la période Covid a modifié nos façons de vivre, de consommer et qu’elle a valorisé les loisirs. Mais pour rester dans le cadre d’une chronique économique, elle apporte surtout des résultats stupéfiants sur la démotivation au travail ou (pour faire pédant) sur la perte de centralité du travail.

Il y a 30 ans, 60% des Français disaient que le travail était quelque chose de « très important » dans leur vie.

Aujourd’hui, ils ne sont plus que … 24% à le dire. Aucune autre valeur (la famille, les amis, la religion) n’a connu une évolution aussi forte dans un sens ou un autre. Aucune autre, sauf une : les loisirs, montés en flèche.

En 2008, 2 salariés sur 3 voulaient travailler plus pour gagner plus. Aujourd’hui, 2 sur 3 sont prêts à travailler moins pour avoir plus de temps libre.

Ce n’est pas moi qui dis la chose suivante, c’est l’étude : 4 sympathisants sur 10 de LFI et des Verts se définissent comme « peu ou pas travailleurs ». Sandrine Rousseau a scandalisé en disant « le travail est une valeur de droite », mais elle n’invente rien pour une partie de la gauche.

Pourquoi ce désengagement au travail ?

Désengagement ou inversion des priorités … La note avance en vrac divers éléments : la perte de sens, l’omniprésence des process et des impératifs financiers des entreprises, les open spaces et le flex office.

La baisse du temps de travail a par définition aussi un effet mécanique sur sa place.

J’ajouterais que la charge cognitive a souvent beaucoup augmenté, c’est ce qu’on appelle l’info-obésité. Il faudrait des heures, Nicolas !

Et on ne les a pas ! Tout cela, est-ce grave ?

Que le travail en soit à devoir trouver un peu de place dans les interstices de la vie privée, oui c’est est un problème si la productivité ne suit pas.

Surtout si en même temps, les Français sont mécontents de leur pouvoir d’achat et des moyens des services publics.

L’immense paradoxe est que selon toutes les données indiscutables de l’OCDE, la France est LE pays, parmi tous, qui au total travaille (tous âges confondus) le moins.

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