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Ça peut servir

10 types de congés (payés ou non) que vous ne connaissez peut-être pas

On a tous entendu parler des congés maternité/paternité ou du congé sabbatique. Mais d'autres pauses, prévues ou non par la loi, méritent qu'on s'y attarde. Tour d'horizon.

Des congés permettent de prendre soin d'un proche, de participer à une mission humanitaire, de lancer une entreprise...
Des congés permettent de prendre soin d'un proche, de participer à une mission humanitaire, de lancer une entreprise... (iStock)

Par Corinne Dillenseger

Publié le 8 juin 2022 à 11:31Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

Prendre soin des autres ou de soi

Il est parfois compliqué de gérer sa vie pro lorsqu'elle est impactée par un problème de santé familial ou perso. Ces quatre congés vous permettront de (vous) soigner sans culpabiliser.

1. Le congé de proche aidant

Il dure trois mois (renouvelable pendant un an sur toute une carrière) et permet de soutenir un membre de votre famille en situation de handicap, ou qui n'arrive plus à se débrouiller tout seul à la suite d'un accident, d'une maladie ou parce qu'il est trop âgé.

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Vous devez prévenir votre employeur un mois avant votre date de départ. En cas d'urgence, vous pouvez prendre ce congé sans délai. Il est possible de le transformer en temps partiel ou de le fractionner.

Vous ne toucherez pas votre salaire. En revanche, vous pourrez percevoir une allocation versée par la Caf : 58,59 euros par jour ou 29,30 euros par demi-journée (22 jours maximum par mois) pendant 66 jours.

2. Le congé de solidarité familiale

Il dure trois mois (renouvelable une fois) et permet d'assister l'un de vos proches en fin de vie. Cela peut être un membre de votre famille, quelqu'un partageant votre domicile ou qui vous a désigné comme sa personne de confiance.

Vous devez prévenir votre employeur quinze jours avant votre date de départ. Il ne peut pas refuser votre demande. Ce congé peut aussi débuter sans délai, sur prescription médicale. Vous pouvez le prendre à temps plein ou partiel, ou le fractionner.

En principe, il n'est pas rémunéré par votre employeur. Il est indemnisé par une allocation versée par l'assurance maladie : 57,34 euros brut par jour pendant 21 jours maximum ou 28,67 euros brut par jour pour 42 jours maximum si le congé est à temps partiel.

3. Le don de congés

Il permet d'offrir un ou plusieurs jours de repos à un collègue parent d'un enfant âgé de moins de 20 ans gravement malade ou à un collègue 'proche aidant' (voir plus haut).

Ce dernier n'a pas besoin d'être au courant de votre démarche. En revanche, l'accord de votre employeur est indispensable. Vous pouvez donner vos congés payés (uniquement de la 5e semaine), vos RTT, vos jours de récupération ou issus de votre compte épargne temps.

Ce dispositif est inspiré d'un événement survenu dans l'entreprise Badoit de Saint-Galmier (Loire) en 2009. Un de ses salariés, papa du petit Mathys, 10 ans, atteint d'un cancer du foie, a pu rester près de son fils grâce à 170 jours de RTT offerts spontanément par ses collègues. Cette démarche est devenue une loi en 2014 et elle porte le prénom du garçonnet.

4. Le congé menstruel

Il n'est pas inscrit dans la loi, mais certaines boîtes font office de précurseurs. C'est le cas de la start-up Louis Design (mobilier de bureau éco-responsable) qui l'a mis en place le 8 mars 2022 en donnant la possibilité à ses salariées souffrant de règles douloureuses de poser un jour de congé par mois « sans justificatif médical, ni perte de salaire ».

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Louis Design n'est pas le seul à surfer sur cette avancée controversée. Critizr lui a emboîté le pas en mai dernier, avec « un jour de congé par mois, voire deux si nécessaire » et là aussi sans certificat médical. Cette french tech spécialisée dans l'écoute client va même plus loin en accordant cinq jours de congés payés pour les femmes subissant une fausse couche et deux jours pour le/la salarié-e dont la conjointe (salariée ou non de l'entreprise) se retrouve dans la même situation.

Faire un break utile ou prolongé

A côté du congé sabbatique, voici trois alternatives pour recharger vos batteries autrement ou plus longtemps.

5. Le congé de solidarité internationale (CSI)

Il permet de participer à une mission humanitaire hors de France pendant six mois maximum. L'association qui vous accueille doit se trouver sur cette liste fixée par arrêté.

Pour bénéficier du CSI, vous devez avoir travaillé au moins douze mois dans l'entreprise (consécutifs ou non) et en demander l'autorisation à votre employeur un mois à l'avance. Ce congé non rémunéré est à votre charge et vous retrouverez votre emploi à votre retour.

6. Le congé solidaire

Créé par l'association Planète Urgence il y a plus de 20 ans, ce dispositif permet de vous engager pendant deux semaines sur vos congés payés, dans une mission de volontariat en France ou à l'étranger. Cette mission peut concerner l'environnement, l'entrepreneuriat social, l'éducation, la santé…

Attention, votre entreprise doit être partenaire de Planète Urgence car c'est elle qui finance le congé. Vérifiez si c'est le cas en demandant à votre DRH ou en allant sur le site de Planète Urgence. Vous y trouverez aussi les missions pour postuler. Si votre dossier est retenu, vous passerez un entretien avec un psy et deux jours de formation.

7. Les congés payés illimités

Ils permettent de prendre plus de jours de congé que le nombre légal. Ils sont généralement offerts par de grands groupes ou des start-up tech qui cherchent à recruter et retenir les meilleurs profils. La pratique est d'ores et déjà en vigueur chez General Electric, Virgin, Netflix, Goldman Sachs, l'agence Golden Bees, le cabinet Orbiss ou l'assureur santé Alan. Chez Indeed, les 10.000 salariés bénéficient de ce droit depuis 2016 et dès leur entrée dans l'entreprise, période d'essai comprise.

Se reconvertir, lancer son projet

Trois types de congé vous ouvrent des perspectives d'évolution dans ou dehors de votre entreprise :

8. Le congé de création d'entreprise

Il est parfait si vous envisagez de lancer votre projet en limitant les risques. Il dure un an, renouvelable une fois. Pour y prétendre, vous devez avoir deux ans d'ancienneté consécutifs ou non dans l'entreprise et faire votre demande deux mois avant votre départ. Vous pouvez le choisir à temps partiel, vous êtes alors payé au prorata de votre temps de travail, ou à temps plein, et dans ce cas, vous n'êtes pas rémunéré. Vous retrouverez votre poste si votre projet échoue.

9. Le congé VAE

D'une durée maximale de 24 heures, il permet de préparer ou de participer à la session d'évaluation d'une Validation des acquis de l'expérience. En résumé, un diplôme reconnu par l'Etat sans passer d'examen. Pour y avoir droit, vous devez justifier d'une expérience professionnelle d'un an à temps complet en rapport avec le diplôme visé et transmettre votre demande à votre employeur 60 jours avant la date demandée.

10. Le congé du bilan de compétences

D'une durée de 24 heures, il est à réclamer à votre employeur 60 jours avant de démarrer votre bilan de compétences. Pour y prétendre, vous devez être salarié en CDI depuis au moins cinq ans, dont un an dans la boîte auprès de laquelle vous demandez le congé (les conditions sont différentes pour les salariés en CDD). Votre salaire est maintenu s'il est pris en charge par l'Opacif (Organisme paritaire agréé au titre du congé individuel de formation). Si ce n'est pas le cas, votre employeur peut refuser de vous rémunérer.

Corinne Dillenseger

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