• Voir toute la rubrique
  • Voir toute la rubrique

La « démission consciente » : quand les valeurs personnelles façonnent la carrière

Louise Leboyer
Publié le 28/02/2023 à 16:11 Modifié le 28/02/2023 à 16:11
La « démission consciente » : quand les valeurs personnelles façonnent la carrière

Après le « quiet quitting » ou le ressentéisme, il se pourrait qu’une autre tendance touche de nombreux travailleurs. Avec la « démission consciente », les enjeux personnels ne sont pas les seuls à être pris en compte.

Dans les raisons qui peuvent pousser à accepter un travail ou à démissionner, il existe plusieurs facteurs. Les conditions de travail, l’atmosphère, le salaire, les avantages, les perspectives d’évolution… Chacun fait valoir ses priorités pour construire sa carrière professionnelle. S’il n’était pas rare de voir certaines préoccupations particulièrement mises en avant, de nouvelles semblent voir le jour. En effet, certaines études mettent en avant l’émergence de nouvelles attentes de la part des salariés envers leur entreprise : les engagements pour l’égalité économique, sociale et en faveur de l’environnement. Ce besoin d’adéquation des valeurs personnelles aux valeurs professionnelles conditionne non seulement la considération d’une offre d’emploi, mais également le fait de rester ou non dans une entreprise. Ce qui pourrait faire générer un nouveau phénomène : la « démission consciente ».

Les convictions personnelles, une nouvelle raison de démissionner

L’appellation « démission consciente », ou « conscious quitting » en anglais, est un nouveau terme à la mode au même titre que le « quiet quitting ». Elle désigne le fait pour des employés de quitter leur travail actuel pour des entreprises qui « correspondent mieux à leurs valeurs environnementales et sociales », définit le site Tech.co. Entre février 2023, l’industriel Paul Polman a révélé les résultats d’un sondage intitulé Net Positive Employee Barometer, menée auprès de 4000 Américains et Britanniques. Lors de cette enquête, près de la moitié des salariés ont déclaré qu’ils « envisageraient de démissionner de leur poste si les valeurs de l’entreprise ne correspondaient pas à leurs propres valeurs » et un tiers a assuré l’avoir déjà fait

L’engagement : la condition sine qua non pour accepter un poste

Le sondage révèle aussi que les deux tiers des employés britanniques et les trois quarts des employés américains veulent travailler pour une entreprise qui a un impact positif sur le monde. Et cette volonté se manifeste dès la recherche d’un emploi. Bien que la rémunération, les avantages, le bien-être et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée restent les préoccupations majeures, l’engagement du futur employeur potentiel gagne du terrain. Ainsi, les engagements en faveur de l’environnement (pour 76 % des Britanniques, pour 73 % d’Américains), pour l’égalité économique (77 % et 79 %) et pour l’égalité sociale (pour 75 % des Britanniques et des Américains) sont des éléments importants à prendre en compte pour accepter un emploi. Ces préoccupations prennent tellement d’ampleur que 35 % des employés envisageraient « une baisse de salaire pour travailler dans une entreprise qui partage leurs valeurs ». Chez les milléniaux et la génération Z, cette hypothèse concerne près de la moitié des employés.