Plutôt qu’être salariés en entreprise, de plus en plus de Français préfèrent se mettre à leur compte en tant que freelances afin de proposer leur expertise. De leur côté, beaucoup d’entreprises sont séduites par la souplesse que cela leur apporte, et la possibilité de faire appel à ces indépendants au coup par coup, selon leurs besoins, et sans s’engager. Serait-ce donc la situation rêvée pour tout le monde ? Pas toujours, malheureusement. La réalité est plus complexe. Pour les freelances, les revenus sont variables, pointe une étude CEGELEM sur le portage salarial, et ils n’ont aucune garantie qu’un même client va continuer à faire appel à eux.
Étude CEGELEM : des indépendants qui craignent le chômage
Pour cette étude intitulée « Freelance et portage : la nouvelle révolution -Nouveaux enjeux et avenir du freelancing en France », la société de portage CEGELEM, née en 2018 (plus de 1000 collaborateurs), en partenariat avec Les Échos Études a interrogé 270 freelances et une centaine d’entreprises.
Pour le freelance, la crainte de se retrouver au chômage, ou du moins à temps partiel contraint est bien présente.
Il peut aussi être vite débordé par les difficultés administratives, plus ou moins complexes et chronophages.
Il lui faut également gérer les délais de paiement.
Souvent, il aurait besoin d’être accompagné, mais il ne sait pas comment s’y prendre.
Quant aux entreprises, elles n’ont pas la garantie qu’un même freelance va leur être fidèle, et qu’il ne va pas leur faire faux bond pour choisir un autre client qui paie mieux. Trouver le freelance qui convient à ses exigences n’est pas si simple… 37 % des entreprises déplorent le manque de freelances disponibles et compétents.
Mais n’est-ce pas le prix à payer quand on fait le choix de la flexibilité en faisant appel à des freelances sans rien leur promettre formellement, et sans perspective à long terme ? Pour près de huit freelances sur dix, l’engagement sur un volume de missions serait l’argument le plus puissant à leurs yeux pour les fidéliser.
Les clés du succès des indépendants qui réussissent
Et pourtant… Selon l’étude, près de 90 % des entreprises interrogées apprécient de travailler avec des freelances.
Elles externalisent avant tout quand elles sont à la recherche d’expertises spécifiques.
La flexibilité que permet ce mode de collaboration est la seconde raison.
Près d’un tiers des entreprises apprécient également la vision externe qu’apportent les freelances.
Plus de six entreprises sur dix pensent que l’évolution de la situation économique va les amener à faire davantage appel à des compétences externes.
Quant aux freelances, 78 % de ceux interrogés ont maintenu ou augmenté leur nombre de missions en 2022 (39 % des freelances l’ont augmenté) par rapport à l’année précédente. Seuls 22% disent avoir réalisé moins de projets, en comparaison à l’année antérieure.
Bon nombre d’entre eux surmontent donc les obstacles, et réussissent plutôt bien.
Le portage salarial peu utilisé par les indépendants
Le portage salarial, mal connu, est encore peu répandu parmi les travailleurs indépendants : seuls 2% des freelances interrogés y recourent.
Pourtant, les avantages sont nombreux : 58 % y voient un gain de temps, les sociétés de portage gérant les tâches administratives et comptables pour le salarié porté.
Les couvertures sociales qui en résultent (indemnités maladie-maternité, couverture accident du travail-maladies professionnelles, chômage) sont le second avantage perçu.
Le fait que certaines sociétés de portage proposent une avance sur salaire en cas de retard de paiement du client constitue également un point fort pour 22 % des indépendants.
Les inconvénients perçus sont principalement les frais de gestion, et l’impact sur la rémunération.
Une étude sur les freelances pour un large public
Quelles sont les clés de ces indépendants qui ont une activité pérenne ? Comment s’y prennent-ils ? Quel est l’avenir du freelancing ? Cette étude s’adresse à un large public :
- aux travailleurs indépendants ;
- aux salariés désireux de se lancer dans l’aventure du freelancing ;
- aux entreprises qui font appel à leurs expertises ;
- à tous les observateurs de la vie économique qui suivent avec intérêt l’évolution du monde du travail.
