Près d'un tiers des salariés du secteur privé (31%) pratiquaient le télétravail à temps complet ou partiel en décembre, avec une moyenne de 3,6 jours télétravaillés par semaine, plus que doublée en un an

Les boxes internet vont pouvoir être mises en veille cet hiver.

afp.com/Loic VENANCE

L'objectif a été clairement énoncé par le gouvernement. L'équipe gouvernementale pilotée par Elisabeth Borne entend réduire de 10% la consommation d'énergie du pays dans les 48 prochains mois. L'ambition a été présentée dans le cadre du plan de sobriété énergétique dévoilé jeudi 6 octobre par l'exécutif. Le maître mot du dispositif : inciter les ménages à faire une multitude de petites économies d'énergie. Et pour cela, le gouvernement promeut une somme de gestes simples à adopter au quotidien. L'un d'entre eux : couper sa box internet lorsque le réseau wifi n'est pas nécessaire. Appelés par l'Etat à agir dans ce sens, les opérateurs télécoms devraient généraliser l'option de mise en veille de leurs appareils. Et ce même si éteindre sa box ou couper le wifi ne représente qu'une infime partie des dépenses énergétiques du pays.

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Le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, Jean-Noël Barrot, a précisé, ce lundi matin, les contours de cette mise en veille facilitée. Au micro d'Europe 1, il détaille : "L'engagement pris par le secteur, c'est, pour les boxes déjà installées, de faire une mise à jour qui permette de faire cette mise en veille de manière plus systématique." Pour les décodeurs achetés récemment, ils seront directement munis d'une suspension d'activité par défaut. Elle sera générée "soit à l'issue d'un certain temps d'inactivité, soit lorsque la box ne détecte plus aucun appareil branché en wifi", a précisé le ministère de la Transition numérique auprès de l'AFP à l'issue du passage de Jean-Noël Barrot dans la matinale d'Europe 1.

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Cette fonctionnalité pourrait avoir une incidence non négligeable sur le portefeuille des particuliers mais sa généralisation ne devrait pas changer fondamentalement la donne du bilan énergétique en France. Le collectif d'experts indépendants, Green IT, consulté depuis une dizaine d'années par les cabinets ministériels, assure qu'une box ADSL/fibre consomme en moyenne entre 158 kWh et 300 kWh d'électricité, soit 19% de la consommation électrique consacrée au numérique dans un foyer. Cette dernière représente 3% de la consommation globale d'énergie... Le bouton de mise en veille peut toutefois se révéler utile pour un foyer puisqu'un opérateur comme Orange, par exemple, assure que la dernière génération de ses décodeurs favorise une économie de 30 et 93%. Une épargne bienvenue à l'heure où les entreprises devraient recourir massivement au télétravail cet hiver.

19% d'économie pour les entreprises

Alors que le plan de sobriété énergétique dormait encore dans les cartons de l'exécutif, la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne avait invité fin août les entreprises à établir leurs propres plans de sobriété : "Si chacun ne prend pas sa part, des coupures brutales de gaz pourraient avoir lieu du jour au lendemain avec des graves conséquences économiques et sociales." Les entreprises se sont depuis organisées. Un grand nombre d'entre elles plébiscitent désormais le retour au télétravail afin de faire des économies de chauffage, notamment. Une étude de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) conclut que le recours au travail à distance permettrait une économie d'énergie de 19% pour les entreprises.

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Les coûts liés au travail reviendront à la charge des salariés. A commencer par Internet, donc. Son impact sur la facture ne devrait pas être significatif puisque, comme évoqué auparavant, la box fournissait jusque-là un flux continu à toute heure de la journée. Mais il convient d'adopter d'autres gestes lorsqu'on télétravaille. Le premier concerne son ordinateur de travail.

Comme le rappelle le fournisseur d'électricité EDF, éteindre son laptop lorsque sa journée de travail est terminée permet d'éviter de le charger dès le lendemain matin. La mise en veille consomme une partie de l'énergie stockée durant la charge. On estime qu'un ordinateur engloutit entre 60 à 100 KwH par an. Certaines estimations parlent plutôt de 120 KwH.

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Une heure de travail de bureau fait dépenser 60 watts par heure. Il est donc essentiel de penser à ne pas laisser son ordinateur recharger toute la nuit. Une recharge de moins de deux heures est le plus souvent suffisante pour un ordinateur classique.

Entre 18 et 97 euros de surcoût

Au-delà des ordinateurs et du wifi, reste un troisième foyer de dépense : l'éclairage. En passant ses sept heures de travail quotidien chez soi, il est logique d'appuyer sur les interrupteurs et d'allumer les lumières. En France, l'éclairage consomme 49 TWh par an, soit plus de 10% de la consommation nationale totale d'électricité. Pour ne pas faire exploser la facture d'électricité, il est nécessaire de se munir d'ampoules basse consommation. En nettoyant son plafonnier ou ses lampes, on fait également des économies. La présence de poussières sur une ampoule diminue l'intensité d'éclairage de 40%.

Selon une étude du comparateur d'offres de contrats d'électricité et de gaz Selectra, publiée en 2021, le surcoût entraîné par un mois de confinement pour le chauffage électrique et le gaz naturel se situe entre 18 et 97 euros, en fonction de la taille du logement. Enième preuve que nos outils de travail peuvent avoir une influence sur notre facture d'électricité : les équipes de recherche et développement d'EDF ont remarqué une hausse de la consommation d'électricité de 5 à 7% par foyer au printemps 2020. Pour pallier les surcoûts qui pèsent sur les employés de l'administration publique, le gouvernement entend généraliser une indemnisation des frais de 2,50 euros par jour, déjà encadrée par un accord signé en 2021.

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